ABSTRACT
CONTEXT: This document and the findings it sets out were prepared in response to an inquiry from the Ministry of Health and Social Services (MSSS) in the context of the coronavirus (COVID-19) health emergency in Quebec. The aim was to conduct a summary review of the published data and to mobilize key knowledge in order to provide information to policy makers and to health and social service professionals. Since this response had to be provided rapidly, the resultant findings are not based on a comprehensive search of the published data and a systematic assessment of the response quality, or on a highly developed consultation process. During this public health emergency, INESSS is keeping a watchful eye for new data that might warrant an update of this response. METHODOLOGY: Literature Review: Selection criteria: Children and families, with no limits in terms of time or document type. Literature review methods: The scientific documentation and grey literature were briefly reviewed, and a narrative synthesis based on a comprehensive reading of the documents reviewed was produced. The quality assessment of the documents was not performed. Literature search: The Scientific Information Adviser developed a search strategy to identify all documents related to the youth-in-difficulty activity sector as well as to coronavirus and other situations that might raise similar issues (e.g., SARS, Ebola, pandemics, epidemics, health crises, disasters). The goal was to create a master data bank for this sector. The data bank was then searched for answers to the questions of interest discussed in this document. A SUMMARY OF THE LITERATURE CONSULTED: 1. Maintaining the community social safety net around children and youth at risk of abuse. 1.1 Impact of Covid-19 and associated control measures on children, youth and families. According to the literature consulted, the control measures implemented to curb the spread of Covid-19 (e.g., closure of schools, child care centres and daycare centres, travel restrictions) can have a significant negative impact on children, youth and families, weaken the social safety net around children and increase the risks of abuse. Of the negative consequences identified among children, youth and parents, those most often reported relate to the closure of schools, child care centres and daycare centres. 1.2 Conditions conducive to implementing a community social safety net for children and youth at risk of abuse. As noted above, the pandemic context is likely to negatively impact the social safety net for children and youth in Quebec. It therefore seems important to specify the conditions that would be conducive to maintaining or even strengthening this safety net. ADJUSTING ORGANIZATIONAL AND CLINICAL PRACTICES TO ENSURE THE SAFETY OF CHILDREN AND YOUTH: The mission of ensuring the safety and development of children remains a core concern of child protection services. Given their essentiality, all youth services should be maintained during the current COVID-19 pandemic. Children and youth receiving child protection services are considered a vulnerable population because of the abuse they have suffered. Beyond this vulnerability, the pandemic context can significantly limit the ability of youth protection services to provide services to this population. It then becomes especially important for those services responsible for vulnerable children to ensure continuity of their services during this period. Various organizational and clinical practices identified in the literature review can be implemented by the institutions, managers and youth workers to ensure that children receiving youth protection services continue to do so. THESE PRACTICES ARE SUMMARIZED IN THE SECTIONS THAT FOLLOW. IN CASES OF SUPERVISED VISITS: Inform parents if their access rights have been suspended and suggest other means of communication to maintain contact. Encourage and create opportunities to foster regular contact between children and family members from whom they are physically separated because of the pandemic: If the use of video makes the conversation between the child and parent difficult, suggest a game that can be played at a distance to maintain the bond remotely. During supervised in-person visits: ask questions about the health of visitors prior to their visit and ensure compliance with sanitary hygiene measures (e.g., frequent cleaning of supervised visiting rooms). Answer the child's questions and reassure him or her that the situation is temporary.
Subject(s)
Humans , Child , Child Abuse , Quarantine/trends , Coronavirus Infections/prevention & control , Coronavirus Infections/epidemiology , Child Protective Services/supply & distribution , Technology Assessment, Biomedical , Health EvaluationABSTRACT
CONTEXTE: Le présent document ainsi que les constats qu'il énonce ont été rédigés en réponse à une interpellation du ministère de la Santé et des Services sociaux dans le contexte de l'urgence sanitaire liée à la maladie à coronavirus (COVID-19) au Québec. L'objectif est de réaliser une recension sommaire des données publiées et de mobiliser les savoirs clés afin d'informer les décideurs publics et les professionnels de la santé et des services sociaux. Vu la nature rapide de cette réponse, les constats qui en découlent ne reposent pas sur une recherche exhaustive des données publiées et une évaluation de sa qualité avec une méthode systématique ou sur un processus de consultation élaboré. Dans les circonstances d'une telle urgence de santé publique, l'INESSS reste à l'affût de toutes nouvelles données susceptibles de lui faire modifier cette réponse rapide. MÉTHODOLOGIE: Revue de la littérature: Critères de sélection: Enfants et familles, sans limite de temps ou de type de document. Méthodes d'examen de la documentation: La documentation scientifique et la littérature grise ont été brièvement passées en revue et une synthèse narrative basée sur une lecture complète des documents examinés a été produite. L'évaluation de la qualité des documents n'a pas été effectuée. Recherche documentaire: le conseiller en information scientifique a élaboré une stratégie de recherche pour identifier tous les documents liés au secteur d'activité des jeunes en difficulté ainsi que les coronavirus et d'autres situations susceptibles de soulever des problèmes similaires (par exemple, SRAS, Ebola, pandémies, épidémies, santé). crises, catastrophes). L'objectif était de créer une banque de données maître pour ce secteur. La banque de données a ensuite été recherchée pour trouver des réponses aux questions d'intérêt abordées dans ce document. UN RÉSUMÉ DE LA LITTÉRATURE CONSULTÉE: 1. Maintenir le filet de sécurité sociale communautaire autour des enfants et des jeunes à risque d'abus. 1.1 Impact de Covid-19 et des mesures de contrôle associées sur les enfants, les jeunes et les familles. Selon la littérature consultée, les mesures de contrôle mises en Åuvre pour freiner la propagation de Covid-19 (par exemple, fermeture d'écoles, de garderies et de garderies, restrictions de voyage) peuvent avoir un impact négatif significatif sur les enfants, les jeunes et les familles, affaiblir le filet de sécurité sociale autour des enfants et augmenter les risques d'abus. Parmi les conséquences négatives identifiées chez les enfants, les jeunes et les parents, celles le plus souvent signalées concernent la fermeture des écoles, des crèches et des garderies. 1.2 Conditions propices à la mise en place d'un filet de sécurité sociale communautaire pour les enfants et les jeunes à risque d'abus. Tel que mentionné ci-dessus, le contexte pandémique est susceptible d'avoir un impact négatif sur le filet de sécurité sociale pour les enfants et les jeunes du Québec. Il semble donc important de préciser les conditions qui seraient propices au maintien voire au renforcement de ce filet de sécurité. AJUSTER LES PRATIQUES ORGANISATIONNELLES ET CLINIQUES POUR ASSURER LA SÉCURITÉ DES ENFANTS ET DES JEUNES: La mission d'assurer la sécurité et le développement des enfants reste une préoccupation centrale des services de protection de l'enfance. Étant donné leur caractère essentiel, tous les services aux jeunes devraient être maintenus pendant la pandémie actuelle de COVID-19. Les enfants et les jeunes bénéficiant de services de protection de l'enfance sont considérés comme une population vulnérable en raison des sévices qu'ils ont subis. Au-delà de cette vulnérabilité, le contexte pandémique peut limiter considérablement la capacité des services de protection de la jeunesse à fournir des services à cette population. Il devient alors particulièrement important pour les services chargés des enfants vulnérables d'assurer la continuité de leurs services pendant cette période. Diverses pratiques organisationnelles et cliniques identifiées dans la revue de la littérature peuvent être mises en Åuvre par les institutions, les gestionnaires et les animateurs de jeunesse pour garantir que les enfants recevant des services de protection de la jeunesse continuent de le faire. CES PRATIQUES SONT RÉSUMÉES DANS LES SECTIONS SUIVANTES. EN CAS DE VISITES SUPERVISÉES: Informez les parents si leurs droits d'accès ont été suspendus et proposez d'autres moyens de communication pour maintenir le contact. Encouragez et créez des occasions de favoriser des contacts réguliers entre les enfants et les membres de la famille dont ils sont physiquement séparés en raison de la pandémie: si l'utilisation de la vidéo rend la conversation entre l'enfant et les parents difficile, proposez un jeu qui peut être joué à distance pour maintenir le lien à distance. Pendant les visites supervisées en personne: posez des questions sur la santé des visiteurs avant leur visite et assurez-vous du respect des mesures d'hygiène sanitaire (par exemple, nettoyage fréquent des salles de visite surveillées). Répondez aux questions de l'enfant et rassurez-le que la situation est temporaire.
Subject(s)
Child Abuse , Quarantine/trends , Coronavirus Infections/prevention & control , Coronavirus Infections/epidemiology , Child Protective Services/supply & distribution , Technology Assessment, Biomedical , Health EvaluationABSTRACT
INTRODUCTION: Au Québec, en 2007, l'introduction de la notion de risque sérieux en matière de négligence, d'abus sexuel et d'abus physique dans la Loi sur la protection de la jeunesse rend compte de l'ampleur croissante de la récurrence de ces types de maltraitance. Dans les services de protection de la jeunesse (SPJ), cela se manifeste, entre autres, par de nouveaux signalements, une réévaluation de cas, de nouvelles allégations fondées et le placement successif d'enfants en dehors du foyer familial. Le parcours cyclique entre les services de première ligne - centres de santé et de services sociaux (CSSS) - et les services de deuxième ligne - centres jeunesse (CJ) - destinés aux enfants ayant vécu ou à risque de revivre une ou plusieurs situations d'abus physique rend compte de ce phénomène qui préoccupe les autorités responsables de ces services. Dans l'optique d'améliorer la pratique d'évaluation, de favoriser une meilleure gestion du risque et de mieux cibler la clientèle afin de lui offrir des services adaptés selon les ressources disponibles, l'Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ) a présenté une demande à l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) afin de repérer un ou des outils d'évaluation du risque d'abus physique envers les enfants. Par définition, un outil d'évaluation du risque d'abus physique est composé d'une série de questions qui sert à évaluer, avec plus de précision et de cohérence que le seul jugement professionnel, les enfants à risque de subir des sévices corporels pouvant compromettre leur santé et leur sécurité. Un tel outil devrait répondre à la fois aux critères d'efficacité théorique (fiabilité, validité), sur le plan scientifique, et aux critères d'efficacité pratique (utilité et applicabilité dans les milieux d'intervention). L'INESSS a donc produit, en collaboration avec le Centre jeunesse de Québec Institut universitaire (CJQ-IU), le présent avis, qui vise à répondre aux quatre questions suivantes: 1) Quelle est l'efficacité reconnue, sur le plan scientifique, des outils d'évaluation du risque d'abus physique envers les enfants? 2) Ces outils dont l'efficacité est reconnue sont-ils utiles à la prise décision au moment d'évaluer des enfants qui font l'objet d'un signalement ou d'un nouveau signalement pour un risque d'abus physique? 3) Comment ces outils dont l'efficacité est reconnue s'intègrent-ils au contexte d'intervention? 4) Ces outils dont l'efficacité est reconnue sont-ils adaptables au contexte légal québécois? MÉTHODOLOGIE: Une revue systématique de la littérature scientifique couvrant les années 2003 à 2013 a été réalisée afin de répondre à la première question. Les réponses à la deuxième et à la troisième question s'appuient sur une revue de la littérature grise, et la tenue de groupes de discussion focalisée auxquels ont participé 21 personnes, soit des intervenants, des agents de liaison et des gestionnaires de CSSS et de CJ du Québec. La quatrième question a été débattue avec les membres du comité de suivi du projet et commentée par des experts indépendants. RÉSULTATS: La revue systématique a permis de recenser 21 études qui présentent des résultats sur l'efficacité théorique de 7 outils d'évaluation du risque d'abus physique envers les enfants. Utilisés à l'étape d'évaluation de la situation de l'enfant, ces outils sont les suivants : AAPI-2 (Adult Adolescent Parenting Inventory-2), C-CAPS (Cleveland Child Abuse Potential Scale), CAPI (Child Abuse Potential Inventory), CFRA (California Family Risk Assessment), CFRAT (Colorado Family Risk Assessment Tool), FRAAN (Family Risk Assessment of Abuse and Neglect) et OFRA (Ontario Family Risk Assessment). Il est à noter que la majorité des études recensées ne porte pas uniquement sur le risque d'abus physique, et sur sa récurrence, puisque la prédiction englobe l'abus en général et, parfois, la négligence. Ces outils sont de deux types : 1) des outils d'évaluation structurée du risque de type contextuel, qui s'appuient sur le consensus, issu de la littérature et des conseils d'experts, au sujet des facteurs et des conditions jugés le plus fortement associés à la récurrence de la maltraitance; 2) des outils statistiques de type actuariel, qui font appel à des méthodes statistiques permettant de déterminer et de pondérer les principaux facteurs associés à l'occurrence et à la récurrence de sévices corporels infligés aux enfants (résultats d'intérêt). CONCLUSIONS: La demande adressée à l'INESSS par 'ACJQ consistait à déterminer et à évaluer l'efficacité, sur le plan scientifique, d'outils d'évaluation du risque d'abus physique envers les enfants. Les données scientifiques provenant de 21 études de validation d'outils d'évaluation du risque d'abus physique et parfois, de la négligence parmi les familles à risque ayant déjà commis ces actes ont été analysées. Par la suite, les données provenant de 9 publications qui traitent de l'efficacité pratique de ce type d'outils ont permis de cerner un certain nombre de préoccupations qui ont été abordées lors de groupes de discussion focalisée auxquels ont participé des intervenants, des agents de liaison et des gestionnaires en provenance de CSSS ou de CJ du Québec. Enfin, une délibération des membres du comité de suivi en vue de produire le présent avis a permis d'évaluer la possibilité d'adapter un outil de ce type au contexte légal québécois. En réponse à la question 1, qui porte sur l'efficacité théorique (fiabilité, validité) de ce type d'outil, l'INESSS conclut ce qui suit: -à l'exception de l'outil CAPI (Child Abuse Potential Inventory), les outils évalués ne permettent pas de distinguer les différents types d'abus (physique, sexuel ou psychologique); -aucun des outils évalués ne satisfait à la fois aux critères d'une bonne fiabilité et d'une bonne validité. La fiabilité des outils CAPI et FRAAN (Family Risk of Abuse and Neglect) est bonne. La validité de l'outil CFRA (California Family Risk Assessment) est jugée adéquate. Sa version adaptée, l'outil OFRA (Ontario Family Risk Assessment) est en usage en Ontario; -aucun des outils recensés ne permet de prédire si les parents (ou leurs conjoints) vont commettre (à nouveau) un abus physique envers leur enfant ou non; les outils actuariels, qui tiennent compte de la présence de facteurs de risque associés à l'abus physique, sont plus efficaces (fiabilité, validité) que les outils contextuels pour évaluer le niveau de risque d'abus physique ou sa récurrence; -lorsqu'il fait partie d'un système d'évaluation intégré, tel que le SDM (Structure Decision Making) conçu par le CRC (Children's Research Center) du National Council on Crime and Delinquency (NCCD), l'outil actuariel fournit une meilleure évaluation du risque d'abus physique que lorsqu'il est utilisé seul. Étant donné la présence d'autres outils d'aide à la décision dans les établissements visés, il y aurait lieu d'examiner comment il peut s'insérer parmi ceux déjà en place.