ABSTRACT
CONTEXTE: Le présent document ainsi que les constats qu'il énonce ont été rédigés en réponse à une interpellation du ministère de la Santé et des Services sociaux dans le contexte de l'urgence sanitaire liée à la maladie à coronavirus (COVID-19) au Québec. L'objectif est de réaliser une recension sommaire des données publiées et de mobiliser les savoirs clés afin d'informer les décideurs publics et les professionnels de la santé et des services sociaux. Vu la nature rapide de cette réponse, les constats ou les positions qui en découlent ne reposent pas sur un repérage exhaustif des données publiées, une évaluation de la qualité méthodologique des études avec une méthode systématique ou sur un processus de consultation élaboré. Dans les circonstances d'une telle urgence de santé publique, l'INESSS reste à l'affût de toutes nouvelles données susceptibles de lui faire modifier cette réponse rapide. POSITIONS DE L'INESSS À CE JOUR 14 mai 2020 En se basant sur la documentation scientifique disponible au moment de sa rédaction et sur les consultations menées, et malgré l'incertitude existante dans cette documentation et dans la démarche utilisée, et compte tenu que : Dans le contexte de la COVID, les meilleures pratiques de réanimation cardiorespiratoire (RCR) doivent tenir compte de certains principes importants : éviter la propagation du virus, protéger la santé du premier intervenant tout en assurant les meilleures chances de survie pour la victime. La transmission communautaire est le principal moyen de transmission du SARSCov-2 au Québec. La RCR est considérée comme une intervention pouvant générer des aérosols, mais lorsqu'évaluée par composante, les manÅuvres de ventilation et d'intubation seraient les plus à risques de produire des aérosols. Les compressions thoraciques et la défibrillation présentent un risque incertain et seraient davantage considérés comme pouvant produire des gouttelettes. La protection des intervenants et des travailleurs de la santé est la priorité en temps de pandémie. Les sociétés savantes et les experts consultés jugent que les manÅuvres de réanimation devraient être réalisées, même en temps de pandémie, avec les équipements appropriés et en fonction des expertises des intervenants. PRÉSENTATION DE LA DEMANDE: Au cours des deux dernières décennies, le taux de survie après un arrêt cardiaque survenant tant en milieu hospitalier qu'en milieu communautaire (ou hors-hospitalier) a connu une amélioration constante. Ce succès repose sur l'initiation rapide d'interventions éprouvées, telles que les compressions thoraciques de bonne qualité et la défibrillation [Edelson DP, 2020]. Toutefois, la pandémie actuelle de COVID-19 soulèvent d'importants défis pour les pratiques et les processus établis en matière de manÅuvres de réanimation cardiorespiratoire (RCR) lors de la prise en charge hors des hôpitaux. Si l'objectif de la prise en charge rapide est de minimiser la mortalité et la morbidité de tous les individus, le contexte de pandémie nécessite d'éviter la propagation du virus et de protéger la santé de la personne qui effectue les manÅuvres de réanimation. La transmission communautaire est maintenant le principal moyen de transmission du virus de COVID-19. La crainte de contagion pourrait, en contexte communautaire ou hors-hospitalier, nuire aux bonnes pratiques de réanimation auprès d'un individu présentant des signes d'arrêt cardiaque. En effet, en ce temps de pandémie, les premiers intervenants doivent à la fois considérer les besoins immédiats des victimes et leur propre sécurité. C'est dans ce contexte que le MSSS a produit un protocole de réanimation simplifié de la COVID-19 pour tous les milieux de soins prenant en charge des usagers hors des hôpitaux (version du 9 avril 2020). Le protocole vise à uniformiser la réanimation cardiorespiratoire dans le contexte pandémique dans tous les milieux de soins prenant en charge des usagers hors des hôpitaux de soins aigus. Cela inclut les centres d'hébergement et de soins de longue durée, les cliniques externes, les résidences privées pour aînés, les cliniques désignées d'évaluation, les unités de psychiatrie et tout autre milieu de soins. MÉTHODOLOGIE: Questions d'évaluations : 1. Quels sont les risques de contamination à la COVID-19 selon les manÅuvres de RCR effectuées par un premier intervenant? 2. Quelles sont les manÅuvres de RCR à privilégier en contexte hors-hospitalier ainsi que la protection nécessaire pour les effectuer? CONCLUSION: Le processus de recension de la littérature et de consultation sur les risques de transmission de la COVID-19 et les meilleures pratiques de réanimation en situation d'ACR ont mis en évidence la pertinence de décomposer le processus de RCR en ses différentes composantes et de revoir les recommandations émises par le MSSS en fonction de cette distinction. Il ressort que les manoeuvres de compressions thoraciques et de défibrillation semblent comporter un risque moindre que les composantes liées à la ventilation et devraient donc être prodiguées sans délai, une fois l'équipement de protection adéquat revêtu, et ce sans que le statut de la personne en ACR soit connu (i.e. si infectée ou non à la COVID-19). Différentes recommandations sont soumises au MSSS pour soutenir la révision du protocole émis le 9 avril. Pour faciliter les ajustements souhaités par le MSSS, une proposition provisoire de révision de leur protocole.
Subject(s)
Humans , Cardiopulmonary Resuscitation/instrumentation , Coronavirus Infections/rehabilitation , Coronavirus Infections/epidemiology , Emergencies , Technology Assessment, Biomedical , Health EvaluationABSTRACT
BACKGROUND: This document and the findings it contains were prepared in response to an inquiry from the Department of Health and Social Services in the context of the health emergency related to coronavirus disease (COVID-19) in Quebec. The objective is to carry out a summary review of the published data and to mobilize key knowledge in order to inform public decision-makers and health and social services professionals. Given the rapid nature of this response, the conclusions or positions that stem from it are not based on an exhaustive identification of the published data, an evaluation of the methodological quality of the studies with a systematic method or on an elaborate consultation process. In the circumstances of such a public health emergency, the INESSS remains on the lookout for any new data likely to make it modify this rapid response. INESSS POSITIONS TO DATE May 14, 2020 Based on the scientific documentation available at the time of writing and on the consultations carried out, and despite the uncertainty existing in this documentation and in the approach used, and taking into account that: In the context of COVID, best cardiopulmonary resuscitation (CPR) practices must take into account certain important principles: avoid the spread of the virus, protect the health of the first responder while ensuring the best chances of survival for the victim. Community transmission is the main means of transmission of SARSCov-2 in Quebec. CPR is considered an aerosol-generating intervention, but when assessed by component, ventilation and intubation maneuvers would be most at risk of producing aerosols. Chest compressions and defibrillation pose an uncertain risk and would be considered more likely to produce droplets. The protection of health care workers and workers is the priority during a pandemic. The learned societies and experts consulted believe that resuscitation maneuvers should be carried out, even in a pandemic, with the appropriate equipment and according to the expertise of the responders. SUBMISSION OF APPLICATION: Over the past two decades, the rate of survival from cardiac arrest in both hospital and community (or non-hospital) settings has improved steadily. This success relies on the rapid initiation of proven interventions, such as good quality chest compressions and defibrillation [Edelson DP, 2020]. However, the current COVID-19 pandemic poses significant challenges to established practices and processes for cardiopulmonary resuscitation (CPR) maneuvers when taken out of hospital. If the goal of rapid management is to minimize the mortality and morbidity of all individuals, the pandemic context requires preventing the spread of the virus and protecting the health of the person performing the resuscitation operations. Community transmission is now the primary means of transmission of the COVID-19 virus. The fear of contagion could, in a community or out-of-hospital context, undermine good resuscitation practices for an individual with signs of cardiac arrest. Indeed, in this pandemic time, first responders must both consider the immediate needs of the victims and their own safety. It is in this context that the MSSS produced a simplified resuscitation protocol for COVID-19 for all healthcare settings taking care of users outside hospitals (version of April 9, 2020). The protocol aims to standardize cardiopulmonary resuscitation in the pandemic context in all care settings taking care of users outside acute care hospitals. This includes residential and long-term care centers, outpatient clinics, private seniors' residences, designated assessment clinics, psychiatric units and any other care setting. METHODOLOGY: Evaluation questions: 1. What are the risks of contamination with COVID-19 according to CPR maneuvers performed by a first responder? 2. What CPR maneuvers should be favored in a non-hospital context and the protection necessary to carry them out? CONCLUSION: The literature review and consultation process on the risks of transmission of COVID-19 and the best resuscitation practices in RCT situations have highlighted the relevance of breaking down the CPR process into its different components and to review the recommendations issued by the MSSS based on this distinction. It appears that the maneuvers of chest compressions and defibrillation seem to involve a lower risk than the components related to ventilation and should therefore be given without delay, once the adequate protective equipment is put on, and this without the status of the person in ACR is known (ie whether or not infected with COVID-19). Various recommendations are submitted to the MSSS to support the revision of the protocol issued on April 9. To facilitate the adjustments desired by the MSSS, a provisional proposal to revise their protocol.
Subject(s)
Humans , Cardiopulmonary Resuscitation/instrumentation , Coronavirus Infections/rehabilitation , Coronavirus Infections/epidemiology , Emergencies , Technology Assessment, Biomedical , Health EvaluationABSTRACT
INTRODUCCIÓN. El 11 de marzo de 2020, la Organización Mundial de la Salud (OMS) declaró la pandemia de COVID-19. Alrededor del mundo se han incorporado diversas estrategias para evitar la propagación de la enfermedad; así como para tratar a los pacientes que ya adquirieron la enfermedad. A pesar de las medidas establecidas, el número de casos sigue en aumento, lo cual se traduce en una mayor necesidad de recursos para tratar a dichos pacientes. Entre estos recursos se encuentran los ventiladores mecánicos, equipos necesarios para tratar a los pacientes con enfermedad respiratoria severa y que requieren de soporte ventilatorio, muchas veces prolongado. Ante el incremento sostenido de pacientes que requieren ventilación mecánica, la demanda de los ventiladores se ha incrementado; sin embargo la poca oferta y la coyuntura actual de adquisición de dichos equipos representan un problema para los establecimientos de salud. Ante esta problemática, algunos autores han sugerido modificar los equipos de anestesia para que puedan se