Ketamine sedation in the intensive care unit: a survey of Canadian intensivists.

RéSUMé: OBJECTIF: Nous avons cherché à comprendre les croyances et les pratiques des intensivistes pratiquant au Canada concernant leur utilisation de la kétamine comme sédatif chez la patientèle gravement malade et à évaluer leur intérêt pour une étude randomisée contrôlée (ERC) examinant son utilisation à l'unité de soins intensifs (USI). MéTHODE: Nous avons mis au point et validé un sondage électronique auto-administré examinant l'utilisation de la kétamine comme perfusion sédative pour les patient·es aux soins intensifs. Nous avons envoyé le sondage à 400 médecins membres de la Société canadienne de soins intensifs (SCCC) par courriel entre février et avril 2022 et envoyé trois rappels à intervalles de deux semaines. Le sondage a été redistribué en janvier 2023 afin d'améliorer le taux de réponse. RéSULTATS: Nous avons reçu 87 questionnaires remplis sur 400 (22 %). La plupart des personnes répondantes ont déclaré qu'elles utilisaient rarement la kétamine en perfusion continue pour la sédation ou l'analgésie à l'USI (52/87, 58 %). Les médecins ont déclaré que les conditions suivantes les rendraient plus susceptibles d'utiliser de la kétamine : une exacerbation de l'asthme (73/87, 82 %), une tolérance aux opioïdes (68/87, 77 %), un état de mal épileptique (44/87, 50 %) et un syndrome de détresse respiratoire aigu (33/87, 38 %). Les inquiétudes quant aux effets secondaires qui ont limité l'utilisation de la kétamine par les répondant·es comprennent les effets psychotropes indésirables (61/87, 69 %) et le delirium (47/87, 53 %). La majorité des personnes répondantes étaient d'accord qu'une ERC est nécessaire pour évaluer la kétamine en tant que perfusion sédative à l'USI (62/87, 71 %). CONCLUSION: Cette enquête menée auprès d'intensivistes au Canada montre que l'utilisation de la kétamine comme perfusion continue pour la sédation est limitée, au moins en partie en raison d'inquiétudes liées aux effets psychotropes indésirables. Les médecins pratiquant au Canada reconnaissent la nécessité d'une étude sur l'innocuité et l'efficacité de la kétamine comme sédatif pour la patientèle gravement malade.