[Scientific consensus-building to promote the link between science and public policy]. / La recherche de consensus scientifique pour promouvoir le lien entre science et politiques publiques.

Consensus, defined as the position on which most scientists specialized in a given field agree at a given time, is a key aspect in increasing the readability, credibility and, ultimately, the use of scientific knowledge in public (evidence-based health policy). This article presents several methods aiming at developing scientific consensus between experts, such as the conventional or rapid Delphi approach, the nominal group technique, the RAND-UCLA appropriateness method and the consensus development conference. These methods are used to synthesize expert judgements when uncertainties persist in the literature - each with its own specificities in terms of duration, number of steps and expert participants enlisted, as well as the ways in which they are involved.

Le consensus, défini comme la position sur laquelle la plupart des scientifiques spécialistes d'un domaine se mettent d'accord à un moment donné, est un aspect-clé pour augmenter la lisibilité, la crédibilité et in fine l'utilisation des savoirs scientifiques dans les politiques publiques (evidence-based health policy). Cet article présente plusieurs méthodes permettant le développement de consensus entre personnes expertes, telles que l'approche Delphi conventionnelle ou rapide, la technique du groupe nominal, la méthode d'adéquation RAND-UCLA et la conférence de consensus. Ces méthodes permettent la synthèse des jugements experts lorsque des incertitudes persistent dans la littérature ­ chacune avec des spécificités en termes de durée, du nombre d'étapes et de personnes expertes sollicitées, ainsi que des modalités de leur implication.

Why did Swiss citizens vote to ban tobacco advertising?

In February 2022, Swiss citizens agreed to modify the Swiss Constitution to ban tobacco advertising reaching children and adolescents. This case study analyses the arguments used by both opponents and supporters of the constitutional amendment. Opponents argued that the proposed regulation went too far, threatened the economy, restricted personal freedom, was superfluous as the current law already protected youth and that it opened the door to marketing bans of other harmful products. Proponents focused on youth protection and invoked the burden of smoking on public health and the fact that advertising bans are an effective evidence-based measure. A comparison with previous campaigns to ban tobacco advertising that had failed suggests factors accounting for the positive vote in 2022. These include the strategic framing of youth protection, the separation of tobacco from other issues (such as alcohol advertising), the deteriorating image of the tobacco industry and the ability of the proponents to mobilise a broad coalition of health and youth organisations, with improved funding and communication. The lessons may be instructive for other campaigns seeking to regulate commercial determinants of health.

[MAYbe Less Sugar : a campaign to prevent sugar overconsumption]. / MAYbe Less Sugar : une action pour lutter contre la surconsommation de sucre.

Swiss people consume an average of 107g of sugar per day whereas a maximum of 50g is recommended. During May 2023, the MAYbe Less Sugar initiative invited people from the French-speaking part of Switzerland to investigate their use of added sugar. An online calculator enabled them to evaluate it so they could take action. The campaign reached 6 920 participants and more than 11 000 people via the website maybeless-sugar.ch and social networks. In addition, numerous events and media coverage have put sugar at the heart of the debate. Although people who overconsume sugar were targeted, they are still difficult to reach. The 37 partners plead for MAYbe Less Sugar to be continued and involve health professionals as well as politicians in order to change behaviors but also the environment that should become conducive to health for everybody.

Les Suisses consomment en moyenne 107 g de sucre par jour, soit plus du double du maximum de 50 g recommandé. En mai 2023, l'initiative MAYbe Less Sugar a invité la population de Romandie à s'intéresser à sa consommation de sucres ajoutés et l'évaluer grâce à un calculateur en ligne, pour pouvoir agir. L'action a atteint 6 920 participants et plus de 11 000 personnes via le site https://maybeless-sugar.ch et les réseaux sociaux. En outre, de nombreux événements et relais médiatiques ont mis le sucre au centre du débat. Bien que l'action ciblait les personnes les plus concernées, celles-ci restent difficiles à toucher. De l'avis des 37 partenaires, MAYbe Less Sugar devrait se reconduire et impliquer les professionnels de la santé ainsi que les politiques, pour faire évoluer les comportements mais aussi l'environnement afin qu'il devienne favorable à la santé de tous.

[« Heated ¼ tobacco products : what do you need to know ?] / Produits du tabac «chauffé¼ : que faut­il savoir ?

With the decline of conventional cigarette sales, tobacco companies developed and began marketing a new type of product that does not burn tobacco in 2015. These products, called « heated tobacco products ¼ (HTP), are marketed as potentially reduced risk products because their technology limits combustion and the generation of toxic compounds. However, the principal harmful compounds commonly measured in conventional cigarette smoke are also present in HTP emissions. Currently, few independent studies have verified the level of risk of these HTP, which raises important questions for the population and public health actors. This article aims to describes the current situation with regards to HTP.

Face à la diminution constante des ventes de cigarettes conventionnelles, l'industrie du tabac a développé et mis sur le marché depuis 2015 un nouveau type de produits qui ne « brûlent ¼ pas le tabac, dits produits du tabac « chauffé ¼ (heated tobacco products ou HTP). Ils sont vendus comme des produits à risques potentiellement réduits, du fait de leur capacité technique à limiter le processus de combustion et la génération de composés toxiques. Toutefois, les principaux composés toxiques émis par la fumée de cigarette conventionnelle sont aussi présents. Actuellement, très peu de recherches indépendantes existent pour vérifier le niveau de risque des HTP, ce qui soulève d'importantes questions parmi la population et les acteurs de santé publique. Cet article fait le point sur ces produits.

[Protection from exposure to second-hand tobacco smoke in the canton of Vaud : review and outcomes]. / Protection contre la fumée passive dans le canton de Vaud : rétrospective et bilan.

At the beginning of the 2000's the dissemination of scientific evidence, public opinion shift and the example of private or public workplaces led the Latin part of Switzerland to plead for a comprehensive smoke-free ban. In the canton of Vaud, the smoke-free public places law entered into force on September 15th 2009 after a 3-year process initiated by a popular initiative. Key factors included public awareness and information actions, civil society engagement and the involvement of every stakeholder. Smoke-free public- and workplaces led to health improvements in the general population and an evolving social norm towards tobacco use. These outcomes are still challenged by the development of new tobacco products.

En Suisse latine, la prise en compte des connaissances scientifiques, l'évolution de l'opinion publique et l'exemple d'entreprises ou d'administrations ont convergé au début des années 2000 vers l'exigence d'une protection universelle contre le tabagisme passif. La loi vaudoise sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics est entrée en vigueur le 15 septembre 2009, après un processus débuté trois ans plus tôt par une initiative populaire. L'information et la sensibilisation, l'engagement de la société civile et l'implication des différents acteurs figurent parmi les facteurs déterminants. L'introduction de lieux publics et de travail sans fumée a amélioré l'état de santé de l'ensemble de la population et modifié la norme sociale en matière de tabagisme. Cependant, les nouveaux produits du tabac continuent à défier les conditions-cadres.

Centre de santé de soins primaires : à quoi ressemblera-t-il dans le futur ?

Poussé par les besoins croissants des patient·e·s et l'augmentation des différents professionnel·le·s de la santé, le lieu de travail du monde ambulatoire doit évoluer. La pandémie a montré que la digitalisation des pratiques, avec toutes les questions que cette transformation soulève, est l'un des aspects du futur qui s'ouvre. Mais elle n'est de loin pas le seul enjeu du centre de santé de demain. Prévention et promotion de la santé, santé intégrative, social, économie, architecture, durabilité : les défis sont multiples. Pour les matérialiser, la Revue Médicale Suisse, en partenariat avec Unisanté, organise un concours avec une vingtaine de jeunes médecins et professionnel·le·s de la santé entourés de douze tuteur·trice·s pour imaginer le centre de santé de demain. Le résultat sera présenté dans un show-room de 200 m2 aux Assises de la médecine romande le 4 novembre 2021.